JLE |
Posté le 17-10-2005 à 23:16 Sujet: Précisions accidents à Jules Carret
Pécisions sur les dernières interventions sur la via ferrata Jules Carret à St jean d'arvey en Savoie
Le secours dans cette via à été effectué par le GMSP 73, groupe montagne des sapeurs pompiers de la Savoie, basé à Chambéry , Aix et Albertville. Le n° d'alerte est le 112.
Les pompiers n'y vont pas tant que cela, et s'il y vont c'est que c'est très fréquenté.
Hier la première victime avait fait une chute d'environ 3 à 5m, longée sur le câble.
En passant elle a cogné le genou dans un barreau et s'est fracturé le plateau tibial.
Son absorbeur Petzl Scorpio s'est décousu sur 20 cm et à dissipé ainsi une partie de l'énergie.La victime a été rejointe par le GMSP en 35mn et sécurisée, puis a été hissée à l'aide d'un mouflage jusqu'à une petite vire d'ou son hélitreuillage a été possible, au bout de 1h.
Elle portait un casque et son matériel était en parfait état. Elle a lachée, fatiguée dans un mur vertical.
Un encordement correctement utilisé se serait révélé utile.
Un mousquetonage des deux longes sur ce piège à c.. de câble vertical, autorise des chute de facteur très important, pouvant génerer une Force choc (force transmise au grimpeur) de plusieurs tonnes.
Un absorbeur peut minorer cette Fc, mais ne protège pas des rencontres de votre corps fragile avec les échelons, marches, vires et autres.
Le deuxième accident de la journée nécéssitant un hélitreuillage, était le fait d'un homme insufisament renseigné sur le niveau de difficulté de cette via classée ED+ (Dans les 3 plus dures de France, si ce n'est la plus dure).Il s'est retrouvé épuisé et incapable de poursuivre, et a été bien malgré lui contraint de téléphoner au 112.
Dans cette via, plus encore que dans les autres il est important de progresser encordé, ce qui est plus rapide, sûr et convivial qu'avec 2 longes. Si on sait faire. Sinon on prend un guide qui vous apprend.
Retour sur l'accident du 10/10 qui était le fait d'une personne fatiguée, ayant fait demi tour, a laché, et s'est retrouvée pendue dans un surplomb. Le harnais qui avait été mal remonté après une utilisation, n'avait pas de retour de boucles effectué.
Il s'est ouvert au niveau de la ceinture ventrale et s'est pris dans les petits crochets des chaussures type trekking. Le retour de boucle des cuisses non effectué a tenu.
La liaison absorbeur - pontet réalisé à l'aide d'un mousqueton à vis qui s'était trouvé un point de repos en travers a résistée. Dans cette position le mousqueton casse à une charge de env. 230 à 260 Kg. Cette utilisation est totalement proscrite.
La victime, sans casque, s'est donc retrouvée pendue plein gaz, sans toucher la paroi, et seule.
Une deuxième personne de son groupe ayant fait demi tour pour les mêmes raisons l'a découverte et a essayé de la sécuriser à l'aide d'un petit bout de corde.
Au bout de 1h15 d'efforts, à l'aide du portable ils ont fait le 112 et 40 mn plus tard la victime était au sol.Indemne.
Le GMSP 73 a fait ce secours du bas, en 4X4, car sous les surplombs et innaccessible hélico.
Dans cette histoire on peut retenir: Non respect de la notice EPIà propos du retour de boucles, pas de vérifications mutuelles, ne pas laisser un compagnon faire demi tour seul et épuisé, préferer la progression encordée, délai de declenchement de l'alerte long.
En positif: Petite corde, portable, secours très rapide, chance et victime indemne.
Les trois victimes étaient des pratiquants réguliers.
Bonne grimpe et n'hésitez pas à demander conseil aux guides.
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Jeep |
Posté le 18-10-2005 à 14:17 Sujet: Re: Ca continue à Jules Carret
Merci à JLE, professionnel de la montagne que je salue, d'avoir fourni des précisions sur les 3 derniers sauvetages. Même les plus chevronnés des ferratistes peuvent se sentir concernés et reconsidérer leur méthode de progression dans les via. Bien sûr, on n'avance pas très vite avec un débutant encordé derrière soi mais la première chute à enrayer vous fait vite comprendre l'utilité des queues de cochon.
Pour en revenir à la Jules Carret, on rencontre à son pied , hormis les connaisseurs habitués qui se font plaisir, des candidats qui pensent qu'il n'y a pas de différence entre TD et ED + ou des gens qui en sont restés aux topos des années précédentes malgré les panneaux explicites sur le parking de la Doria ou dans la grotte.
J'ai seulement peur que la réputation acquise par cette voie (4 sauvetages en 4 mois d'ouverture) ne nous attire une foule de candidats inaptes qui multiplieront les demandes de secours. Ce qui n'était pas le but recherché par les décideurs et les concepteurs de ce site.
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Jeep |
Posté le 20-10-2005 à 10:45 Sujet: Re: Ca continue à Jules Carret
L'une des explications à l'engouement provoqué par le site de Saint Jean d'Arvey tient probablement au "paradoxe savoyard". En effet, si la Savoie est le département qui offre le plus grand nombre de vie ferrate, celles-ci sont pratiquement toutes situées en Maurienne et en Tarentaise, les communes ayant compris l'intérêt touristique qu'elles présentaient. Par contre la cluse chambérienne ne possède que Saint Jean d'Arvey, la VF d'Aiguebelette est fermée, pour aller aux Aillons il faut passer le col des prés et pour aller à Roche Veyrand on emprunte le col du Granier. Nous avons donc là le premier site accessible non seulement pour les chambériens mais aussi pour les gens du Nord Isère, du Rhône et de l'Ain ( le "pendu par les pieds" habite Belley) et malheureusement tous ne consultent pas cet excellent site internet où nous échangeons nos informations.
Encore une fois c'est un paradoxe car les contreforts de la Chartreuse, des Bauges et de la Chambotte (cf le site d'escalade de Brison St Innocent) présentent d'immenses possibilités pour créer des VF de tous les niveaux à destination non seulement des habitants du secteur mais aussi des nombreux touristes attirés par le lac du Bourget. On souhaite seulement que la politique des élus locaux s'infléchisse dans les années qui viennent.
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